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JACOB JACOBS   1812-1879
JACOB JACOBS (1)
JACOB JACOBS (2)
Jacobus Albertus Michael Jacobs, plus connu sous le nom de Jacob Jacobs (Anvers, 19 mai 1812 – Anvers, 9 décembre 1879), peintre belge de paysages et de marines, de style romantique et d’inspiration nordique ou orientale. Jacob Jacobs, est né à Anvers (Belgique) le 19 mai 1812. Il est le fils de Joseph Michel Jacobs et Marie-Thérèse van Beethoven et est apparenté, du côté maternel, au compositeur allemand, Ludwig van Beethoven, dont il est l’arrière-petit-neveu. Ce dernier était, en effet, le fils de Théodore van Beethoven, d’origine anversoise1. Sa famille souhaite qu'il suive les traces paternelles et devienne imprimeur, mais, après deux années d’apprentissage de ce métier et face à son aversion grandissante pour celui-ci, elle accepte finalement sa préférence pour une carrière artistique et l’inscrit à l’Académie royale des beaux-arts d'Anvers, où il suit, à 17 ans, les cours de Ferdinand de Braekeleer, Mathieu-Ignace Van Brée et Gustave Wappers. Il poursuit ensuite ses études à Louvain, dans le riche cabinet de van der Schrieck, propriétaire d’une des plus belles collections de l’époque, comprenant plus de 120 tableaux anciens et modernes, où la présence d’œuvres magistrales de Ludolf Bakhuizen et Adriaen van de Velde oriente plus particulièrement son choix vers les marines, genre quelque peu délaissé par ses contemporains et dans lequel il va exceller2. Sa première exposition a lieu à Bruxelles, en 1833. Il y présente trois œuvres, dont une seule marine : Débarquement de pêcheurs, Intérieur de la citadelle d’Anvers, après le bombardement et Maison détruite par une bombe. L’année suivante, il se rend à la mer du Nord, où il trouve de nombreuses sources d’inspiration, qui seront encore enrichies par un voyage aux Pays-Bas, en 1837, et l’influence d’autres grands paysagistes hollandais du XVIIe siècle, comme Jacob van Ruisdael (1628-1682) ou Aert van der Neer (1603-1677), influence qui transparaît dans les paysages de l’Escaut et de la Mer du Nord qu’il peint ensuite. Ses premières œuvres témoignent donc de cette inspiration « nordique » et montrent des eaux froides, alternativement calmes ou déchaînées, à l’image de celles qui bordent les côtes hollandaises et flamandes, sous des ciels souvent plombés, parfois transpercés de belles trouées lumineuses. En 1834, il expose trois tableaux au Salon d'Anvers : Une grosse mer battant la côte, un Bac de passage devant Anvers et Le pêcheur malheureux. En 1835, il présente, au XVIe Salon de Gand (Palais de l’Université), Naufrage à la vue du port, tableau poétique qui rencontre un certain succès3 et est acheté par un jeune collectionneur de Louvain, M. Vander Buecken (lequel lui achètera encore plusieurs toiles par la suite), et, à nouveau, Le Pêcheur malheureux. Son tableau Une plage hollandaise, présenté à l’exposition de Bruxelles en 1836, est acheté par le Gouvernement belge. Jacob Jacobs, plage néerlandaise avec bateaux de pêche (1833) L'année suivante, au Salon d'Anvers, il expose Le sauvetage, Tempête du 29 novembre 1836 devant Anvers et une Marine et, au Salon de Gand, en 1838, une seule toile : La Mer battant les côtes. La même année (1838), il décide d’élargir son horizon et d’entreprendre, comme le fit, bien avant lui, entre 1679 et 1681, l'écrivain et graveur hollandais Cornelis de Bruijn (1652-1727), un grand voyage en Méditerranée. Ce périple de deux ans, commencé à la frontière belgo-hollandaise, le 29 mai 1838, à bord de L'Helena4, le mène, après avoir longé les côtes anglaises et l’île de Wight, vers le Portugal, l’Espagne et Gibraltar (le 28 juin)5, puis les côtes d’Afrique du Nord : Maroc, Algérie (le 9 juillet6) et Tunisie. Au cours de cette première partie du voyage, et malgré le mal de mer qui ne le quitte presque pas, il dessine inlassablement dans le premier des deux carnets qu'il a emportés : voilures du navire, marins au travail, mer houleuse ou étale, iles aperçues au loin, tous éléments qui lui serviront, par la suite, dans ses marines7. Il passe par Malte, le 22 juillet8, les îles grecques et les Dardanelles, qu'il atteint le 2 août 18389. Le navire à bord duquel il a embarqué alternant les ancrages sur les côtes d’Europe et d’Asie du Bosphore, ce n'est, finalement, que le 27 août, après un "voyage de 50 jours"10, qu'il arrive à Constantinople (Istanbul), où il reste quatre mois. Bateaux marchands près de la côte turque (1849) Ce long séjour dans la capitale ottomane lui permet d’engranger de nombreux souvenirs visuels, qu’il utilisera ensuite abondamment dans ses toiles, dans lesquelles il représente souvent et avec succès, le Bosphore et la Corne d'Or11. Femmes montant en barque près d'un kiosque (1856) À Constantinople, il retrouve deux compatriotes, Anversois comme lui, le peintre Florent Mols (1811-1896), également élève de l’Académie d’Anvers, et le collectionneur et mécène Charles Stier d'Aerselaer (1770-1848), qui souhaite se rendre en Égypte pour y acheter des antiquités. Ceux-ci ayant les mêmes projets que lui, ils poursuivent leur route ensemble et, le 6 décembre, « à bord du vapeur de Metternich »12, ils quittent Constantinople pour se rendre en Égypte13, quelques mois seulement après David Roberts. Ils passent par Smyrne et Rhodes, avant d’arriver en Égypte, où ils rejoignent le Caire, puis remontent le Nil vers Thèbes et la Nubie14. Ils y croisent un autre compatriote, originaire de Gand, Alfred Ghislain de Lichtervelde (1813-1880), qui leur sauve la mise en tuant, le 27 février, un énorme crocodile de 5 pieds, monté intempestivement à bord de leur bateau15. Ils poursuivent leur remontée du Nil vers Assouan et l’île de Philae, où Florent Mols les quitte, le 12 mars 1839, pour retourner au Caire16. Ils visitent Thèbes et ses environs17, font l'expérience du khamsin, un vent de sable très désagréable18, dont le peintre reproduira les effets dans une de ses toiles, Le khamsin, ou le vent chaud du désert (1859). Ils admirent les nombreuses merveilles qu’offre la vallée (temples de Luxor, de Médinet-Habou, Colosses de Memnon, tombeaux des Rois 19.), et Jacobs en profite pour engranger une profusion de dessins, rassemblés dans son très volumineux carnet de voyage. Finalement, le 23 mars 1839, ils décident de regagner le Caire. Arrivé au bout de son premier carnet, Jacobs entame alors le second. Ils visitent Tell el-Amarna et atteignent le Caire le 12 avril20, y admirent la grande pyramide de Gizeh, dont il dessine le plan, ainsi que l’obélisque de Cléopâtre à Alexandrie. Ils quittent l'Égypte le jour-même (27 avril)21, pour retourner passer quelques semaines en Grèce, dont les paysages côtiers et les îles lui fournissent encore largement matière à remplir son deuxième carnet de voyage. Ces deux gros carnets de dessins et de notes22,23, ainsi que quelques esquisses réalisées sur place, lui serviront d’inspiration durant tout le reste de sa vie et feront de lui le premier peintre "orientaliste" belge. Grâce à sa découverte de l'éclatante lumière de l'Orient, sa palette, au départ centrée sur les couleurs froides de la mer du Nord, va ensuite s'enrichir de tons chauds et dorés, lui permettant de recréer, dans ses toiles, les splendeurs admirées durant son périple. Le 12 mai, Jacobs quitte Athènes "par le bateau à vapeur le Mamoudée"24, puis se rend à Patras et Corfou. Après cela, il regagne Trieste, d’où, traversant l’Autriche et l’Allemagne, il se rend à Saint-Pétersbourg, avant de revenir à Anvers, où il s’installe. Dès son retour, il expose, avec Florent Mols, à la Société royale d'Anvers pour l'encouragement des Beaux-Arts, où leurs toiles orientalistes étonnent et interpellent les critiques, encore peu habitués à ce genre de peintures et à "l'étrangeté de cette nature orientale"25. Il participe, ensuite, régulièrement, aux salons d'Anvers, Bruxelles ou Gand, où ses toiles sont appréciées, notamment une Vue de Constantinople, présentée à Anvers en 1842, et encensée par la critique26. Il se marie, le 12 avril 1842, avec Johanna Maria Witteveen, qui lui donne quatre enfants27. Par arrêté royal du 26 mai 1843, il est nommé professeur à l'Académie des Beaux-Arts de sa ville natale, où il succède, en 1843, à Jean-Baptiste De Jonghe en tant que titulaire de la classe de peinture de paysages. Son rôle y est important et un grand nombre de ses élèves, parmi lesquels Frans Lamorinière, Emile Claus, Frans Hens, Isidore Meyers, Adrien-Joseph Heymans, Eugène Wolters et Théodore Verstraete deviennent des peintres de paysages et de marines célèbres. Deux ans plus tard, en 1845, il est l’un des nombreux artistes belges qui participent à l’illustration de l’ouvrage d’Henri Conscience, Geschiedenis van België (Histoire de la Belgique). En 1847, il fait le tour de l’Allemagne du Nord avec Gustave Wappers et vers 1853-54, de la Scandinavie (Norvège et Suède), avec Jules-Joseph van Havre, neveu de Charles Stier d'Aerselaer et également mécène, et peint ensuite quelques toiles inspirées de ces pays nordiques. Il est nommé membre agrégé de l'Académie d'Anvers le 6 septembre 1853 et membre effectif le 24 août 1875, en remplacement de Gustave Wappers. Il est fait Chevalier de l'Ordre de Léopold le 22 septembre 1849, puis Officier de cet Ordre le 19 décembre 1864. Il enseigne à l'Académie des Beaux-Arts d'Anvers jusqu'à sa mort soudaine28, le 9 décembre 1879, et en 1880, Joseph Van Luppen prend sa succession. Son œuvre et son rôle de précurseur de l'Orientalisme en Belgique sont injustement méconnus aujourd'hui, ce qui est dommage, car il fut, avec Florent Mols (qui fut beaucoup moins prolifique, cependant), le premier à introduire ce type de peinture dans son pays et il le fit avec beaucoup de talent. Pour résumer, on ne pourrait mieux illustrer la "dualité" de son œuvre, tiraillée entre deux inspirations géographiquement très éloignées, qu’en empruntant les termes utilisés pour la qualifier par Adolphe Siret, en 1867, à l’occasion du Salon d’Anvers : « ( ) Vous rendez justice, et avec raison, à Bossuet et à Van Moer — mais vous semblez n'avoir pas vu les toiles magistrales de Jacob Jacobs, qui, tour à tour, peint avec du feu le ciel embrasé de l'Égypte où il est allé s'inspirer — et avec un frisson qui gagne le spectateur les cataractes bondissantes des contrées glaciales du nord dont il a vu et compris la mâle poésie ( ) »29.
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